Rien ne sert de courir… (planche 47)

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Grande planche rectangulaire vernie, verticale, légèrement courbe et un peu plus large vers le haut. Deux textes assez denses sont gravés l'un au dessus de l'autre, séparés par la signature.

Texte en patois

ta bien fa ton châmi mé te na pa tòjô étâ le premié hooo te sâ sû la rôtâ de la viâ Fô lessié pilotâ lou bolide ou champion. mi avé ma dou chevô je né jamé écràzâ pressòne é jé même garda èn brizon d’essence pe figni mon châmi le gène

hooo yore i vòlon mi jé Bon é pâ ché. L’angré i pûzon le fumié sian môvé. en bon pôulé i trop diu lo vâche son tote fòlle. le pan â trop de farine ? i sovan que l’arregnia marche ou plafon lôu pié a la renverse le gène

Traduction

─ Tu as bien fait ton chemin mais tu n'as pas toujours été le premier !

─ Oh ! tu sais, sur la route de la vie, il faut laisser piloter les bolides aux champions. Moi, avec ma 2CV, je n'ai jamais écrasé personne et j'ai même gardé un peu d'essence pour terminer mon chemin.

Le Gène

Oh ! A présent, ils veulent bien manger et pour pas cher. L'engrais, c'est du poison. Le fumier ça sent mauvais. Un bon poulet, c'est trop dur. Les vaches sont toutes folles. Le pain a trop de farine…

Très souvent, l'araignée marche au plafond, les pieds à la renverse !

Le Gène

Commentaire

Le premier texte a été inspiré à Eugène par un visiteur de Faramans. Il était l'un des premiers agriculteurs de la région à avoir acheté un tracteur très puissant. Ce modèle fut cependant assez vite dépassé par d'autres plus récents acquis plus tardivement par les autres agriculteurs.

Le second, est une réflexion ironique sur les réactions des citadins à la campagne au moment de la crise de la vache folle. Eugène a repris là, une litanie que répétait souvent sa mère (cf. planche 174).