Quelques notes à propos des mots d'Eugène…

Par Brigitte Baret

L'origine…

Je ne suis qu'une cloche. Si toutes se mettent à sonner, quelle belle envolée ! les bouts hauts, le 9 septembre 1993
Je ne suis qu'une cloche. Si toutes se mettent à sonner, quelle belle envolée ! les bouts hauts, le 9 septembre 1993

Une planche gravée offerte par l'un de ses amis proches, H. Buisson, pour orner l'entrée de sa maison. Cette planche, qu'Eugène a personnalisée et complétée depuis, se trouve toujours près de son portail. Ce fut la première d'une très longue série qui n'est sans doute pas loin des 250.

Le Patois d'Eugène

Ce n'est pas toujours le patois tel qu'il était pratiqué à Viriville. C'est plutôt un assortiment suivant les textes.

La transcription de l'oral à l'écrit

Eugène a inventé sa propre phonétique. Les majuscules, les accents aigus, graves ou circonflexes et la ponctuation lui servent de manière très personnelle à traduire les sons et les toniques.

Le style d'écriture

Le style d'Eugène a évolué au cours des décennies. Son style, sa manière de transcrire ne sont pas constants. Les premières planches en noyer sont gravées en lettres capitales et repeintes en peinture dorées. Puis, la main devenant plus experte et Eugène plus confiant, il a découvert le plaisir de l'écriture cursive. À tel point que certaines lettres sont tracées en majuscules sans autre nécessité que ce plaisir de tracer une belle courbe comme pour les F, les P, les B ou les S, par exemple.

Quelques essais de belles lettres
Quelques essais de belles lettres

Les dessins, les sculptures et les objets

Avec une jeune voisine artiste, il s'est initié à la sculpture sur pierre et au dessin. On peut en observer l'évolution au fil du temps : inexistants sur les premières planches, assez caricaturaux et naïfs ensuite puis bien maîtrisés enfin, spécialement les dessins d'animaux révélant son intime connaissance et son amour de la nature.

Eugène collectionne les vieux outils agricoles dont il a décoré son jardin et les abords et la façade de sa maison. Visiteur assidu des brocantes, il a également rassemblé de vieux instruments de musique et objets obsolètes de la vie quotidienne et s'en est servis fréquemment pour illustrer certaines de ses planches en les fixant sur le bois. Le plus souvent d'ailleurs, ce sont ces objets qui lui ont rappelé certaines anecdotes ou plaisanteries d'autrefois et sont ainsi à l'origine de certaines planches.

Les bois des planches

Les planches sont en bois fruitiers parce qu'ils ont la dureté souhaitée. Le bois préféré d'Eugène est le sorbier qui ressemble au bois des poiriers. Les premières planches étaient traitées horizontalement, longues et épaisses. Leur rareté conduisait Eugène a y inscrire le plus possible d'historiettes séparées entre elles par un trait vertical.

Les planches sont la pour plupart revêtues de leur écorce, récupérées parce qu'inutilisables dans les scieries après le dégrossissage de la grume. Les formes les plus étranges ou aux bords tortueux sont celles qu'Eugène préfère. Elles l'inspirent et « dialoguent » avec le texte, de même que les nœuds, fentes, perforations ou tout autre défaut dans le bois.

La méthode de gravure

Pour graver il utilise une défonceuse à la mèche émoussée. Cette mèche de plus en plus usée brûle le bois en le creusant traçant ainsi des sillons plus foncés. Eugène a acheté, longtemps après ses débuts, un outil de pyrogravure dans un magasin spécialisé dans les fournitures pour travaux manuels qui lui a permis de dessiner sur les planches plus finement. Mais cet outil n'a jamais remplacé sa « défonceuse ».