Enterrement clandestin (planche 64 recto)

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Grande planche verticale double face, assez sombre, fendue en bas et légèrement incurvée sur un côté. Les bords latéraux sont bordés d'écorce. Un nœud dans le bois perce le haut de la planche.

Texte en patois

dii tintin avan–yé a bò de nô jé entendïu côme ien côp de canon i pâ la lievra dien la lûzerna a la pïana. hoo joze chût chût chût étié ien entarraman civil. Fô pa fâre sonna le quioche

le gène

hoo te sâ jozé ne jamé parti que kan sôrte lou chouche-bô (angoulevent)

le gène

Traduction

─ Dis Tintin ! Avant-hier, au début de la nuit, j'ai entendu comme un coup de canon, c'était pas le lièvre dans la luzerne à la « Piana » ?

─ Oh ! Joseph, Chut ! Chut ! Chut ! C'était un enterrement civil ! Faut pas faire sonner les cloches.

Le Gène

Oh ! tu sais Joseph ! Il ne sort jamais sans que sortent les engoulevents !

Le Gène

Commentaire

Ces deux petites histoires sous forme de dialogues évoquent le braconnage.

La première historiette évoque un coup de feu. Pendant la guerre, les fusils ayant été réquisitionnés, il était très dangereux de se faire prendre en possession d'une arme à feu.

Les engoulevents sont des oiseaux (devenus rares dans les Chambarans) aux cris désagréables et qui ne sortent que la nuit.

Une « Piana » est une terre argilo-calcaire très fertile mais très dure à labourer. On ne peut donc que la travailler « piano » (lentement).